RENDEZ-VOUS

OUR STORY

mars: OUR STORY: The Missing Movies

« What if the right audience for this were exactly me? »

Eve Kosofsky Sedgwick

En mars, Our Story examine des films queers qui ne seront probablement jamais tournés mais dont les histoires circulent et se partagent, parfois depuis plus d’un demi-siècle ; des films qui n’existent qu’à l’état de fanzines ou de vidéos amateurs, de chansons ou de performances, de gifs ou de posts Tumblr ; des films imaginés en communauté, agissant comme des mondes inversés à notre écosystème médiatique, où les minorités occupent les premiers rôles, embrouillent les trames des récits dominants, et sortent nos intimités queers du « placard » des sous-textes.

Fanfictions, vidding, filk, cosplay, tag wran-gling, slash, smut, shipping, Mary Sue… avec The Missing Movies, Our Story célèbre, le temps d’une soirée, les gestes et les usages des fandoms queers et féministes. Et raccroche l’histoire souvent méprisée de cette sous-culture camp à celle, plus établie, des pratiques expérimentales de l’image en mouvement.


Avril: OUR STORY: Massimadi: A Journey into Liminal Space

Le festival du film afro-queer bruxellois, Massimadi, nous fait découvrir, à travers des courts et moyens métrages en format documentaire, des espaces encore très peu explorés jusqu’à ce jour : l’intersectionnalité queer et noire contemporaine. Chaque film devient alors un énoncé militant contre le statu quo, la stratification des genres, des classes et des « races ». Les protagonistes brouillent les pistes, consciemment ou inconsciemment, pour nous pousser à voir – et surtout à se voir – au-delà du visible. Oser entrer dans le noir, queer – sur fond de transe vaudou anticoloniale ; de lutte pour les droits civiques ; de crimes transphobes, homophobes et négrophobes – c’est questionner, troubler, voire renverser les rapports de pouvoir qui classifient, déshumanisent l’Autre. Et si la liberté était dans le liminaire, l’inconnu ?


Mai: OUR STORY: Michelle Williams Gamaker’s Critical Affection

En mai, Our Story accueille l’artiste londonienne Michelle Williams Gamaker. Les films de Williams Gamaker désassemblent, avec minutie, les « grandes machines à fiction » britanniques ou hollywoodiennes de la première moitié du 20e siècle. Ils exposent les logiques coloniales œuvrant au sein de productions qui, à l’exemple du Narcisse noir ou du Voleur de Bagdad, composent nos mémoires cinématographiques. Du casting au tournage, du film à ses produits dérivés, Williams Gamaker dresse l’inventaire étendu des violences sociales subies par les acteur·ice·s racisé·e·s : exotisations commerciales, plafonds de verre, pratiques du brown ou du yellow face…

Mais le cinéma de Williams Gamaker répare tout autant qu’il autopsie. Le reenactment et la reconstitution poétique, au cœur de la pratique de l’artiste, sont pensés comme des outils militants, émancipateurs : par l’entremise de ces remises en scène, Williams Gamaker offre à ses héro·ïne·s – Sabu et Anna May Wong, deux vedettes marginalisées par le racisme d’Hollywood – un pouvoir agentif à rebours.





En collaboration avec


Avec l’aide financière de

image
Mercredi 06.03 19:00 LEDOUX Cart

« If you think Pulp Fiction is wild you better check out this woman who makes movies in her closet when she has time. » – Miranda July En 1995, Miranda July amorce la distribution de sa « chainletter vidéo » Joanie 4 Jackie ; vingt ans plus tôt, Kandy Fong projette What Do You Do with a Drunken Vulcan, la toute première œuvre de vidding (fan video). Our Story juxtapose les histoires de deux communautés vidéastes dont les éthiques et pratiques dérivent directement des cultures fanzine féministes et queers les ayant vues naître : celle de la scène Riot Grrrls dans le cas de Joanie 4 Jackie, celle des réseaux des amatrices de Star Trek, dans celui des vidders.

Conférence en français par Our Story.

image
Mercredi 06.03 21:00 LEDOUX Cart

Séance hommage aux slash fictions lesbiennes. Avec Moments of Decision, le duo punk Gržinić / Šmid décide « d’occuper le passé cinématographique communiste » et transforme un film partisan de František Čap en mélodrame féministe. Dans Meeting of Two Queens de Cecilia Barriga, Marlene Dietrich et Greta Garbo tombent amoureuses par la magie du montage. Le clip To Make You Afraid de Verity Susman s’inspire de Sustenance de Tenderware, une slash fiction de Star Trek mettant en scène Captain Janeway et Seven of Nine. Lesborama de Nathalie Magnan accole entretiens sur la culture lesbienne et détournements queers d’œuvres audiovisuelles.

Séance précédée d’une introduction.

 + INTRO 

image
Vendredi 05.04 21:00 LEDOUX Cart

Dans Kokomo City, quatre femmes noires, transgenres, travailleuses du sexe, basées à New York et à Atlanta, racontent leurs vécus et résiliences face aux violences et ambiguïtés propres à la société américaine. She’s Not a Boy est le parcours tendrement narré de Tatenda Ngwaru, née intersex, au Zimbabwe. Un exil forcé, par suite des menaces subies au sein de sa communauté, qui l’emmènera jusqu’aux Etats-Unis.

Suivi d’une discussion en français.

 + INVITÉ 

image
Samedi 06.04 17:00 LEDOUX Cart

Dans le film Difficult Love, l’artiste sud-africaine, Zanele Muholi, nous fait le portrait de son pays et de son rapport ambigu avec les femmes lesbiennes noires. She’s Not a Boy narre tendrement le parcours de Tatenda Ngwaru, née intersex, au Zimbabwe. Dans Muanapoto, Chriss tente de concilier, à travers un dialogue avec sa mère, sa double identité franco-congolaise, dans un contexte de coming-out.

Projections suivies d'une discussion et d'une performance.

 + INVITÉ 

image
Samedi 06.04 20:30 LEDOUX Cart

Masisi Wouj : en Haïti, le qualificatif « masisi » est utilisé de manière péjorative pour désigner des hommes perçus comme « déviants » des normes de genre établies. Et c’est là qu’entre en scène le vaudou, libérateur… Des hommes et des dieux propose un portrait intimiste d’hommes homosexuels, et de transgenres haïtiens. Une immersion sans fard de leurs identités multiples, sur fond de thérapie vaudou.

Suivi d’une discussion en français.

 + INVITÉ 

image
Mardi 07.05 19:00 LEDOUX Cart

Trois films qui composent la trilogie Dissolution. House of Women réimagine le casting de Kanchi, la danseuse silencieuse du Narcisse noir, en réponse au brown face de de Jean Simmons, l’interprète originale du personnage. Dans The Fruit Is There to Be Eaten, le·a gagnant·e du casting, l’acteur·ice trans Krishna Istha redonne une voix à Kanchi et confronte les discours coloniaux des sœurs anglicanes du film de 1947. The Eternal Return voit, cette fois, Krishna Istha incarner la vedette Sabu, alors que ce dernier – rejeté par les grands studios de cinéma – est contraint de gagner sa vie dans des cirques.

Séance précédée d’une introduction de Michelle Williams Gamaker (en anglais).

 + INTRO 

image
Mercredi 08.05 19:00 LEDOUX Cart

The Bang Straws réexamine les discriminations subies par Anna May Wong (Dahong Wang) durant les auditions de The Good Earth de Sidney Franklin. Thieves prend pour objets les deux versions du Voleur de Bagdad de 1924 et 1940 : Anna May Wong se réveille en noir et blanc, au sein d’un tournage, lui, passé au Technicolor. Avec Sabu (Krishna Istha), l’actrice organise secrètement une rebellion des laissé·es-pour-compte du cinéma. The Bang Straws et Thieves composent les premiers volets de la trilogie Critical Affection.

Séance suivie d’une conversation avec Michelle Williams Gamaker (en anglais).

 + INVITÉ 

image
Samedi 18.05 17:00 LEDOUX Cart

OUR STORY
Michelle Williams Gamaker's Critical Affection

Le Narcisse noir
Black Narcissus
  • Michael Powell, Emeric Pressburger, UK 1947 ⁄ Deborah Kerr, Flora Robson, David Farrar ⁄ couleur ⁄ 100' ⁄ ST: FR - NL

Une communauté de nonnes, aux contreforts de l'Himalaya - menacée par des désirs inavouables. Michelle Williams Gamaker (invitée Our Story le 07.05 et 08.05) réimagine, avec ses films House of Women et The Fruit Is There to Be Eaten, un Narcisse noir où les personnages et les acteur·ices racisé·es regagnent leur agentivité.

Séance précédée d'une introduction.

 + INTRO