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Ulrike Ottinger
Theatrum Mundi

Les films d’Ottinger sont extrêmes, excentriques, imposent un kitsch opulent, et véhiculent un message libertaire aux accents féministes avec pour toile de fond la transgression. Fin des années 1980, Ottinger change de cap et se tourne vers le documentaire ethnographique, ce qui va donner naissance à une série de films-fleuve qui érigent l’exotisme comme point de vue face à l’autre, à l’étranger, dans différents travelogues tournés en Extrême-Orient (China. Die Künste – der Alltag ; The Korean Wedding Chest ; Unter Schnee…), sur l’île de Béring (Samissos Schatten), en Allemagne (Countdown) ou encore en Europe de l’Est (Südostpassage, film dans lequel elle témoigne de manière poignante de la terreur vécue par les laissé·e·s-pour-compte de l’après-guerre froide). Récemment, elle a tourné un film intitulé Paris Calligrammes, dans lequel elle revient sur ses jeunes années vécues dans la capitale française tandis qu’elle courait et fréquentait les galeries et happenings des sixties et fraternisait avec Jean-Luc Godard, William Klein, Bulle Ogier, et Delphine Seyrig.
Réalisatrice et productrice de quelques 26 films, fictions et documentaires, Ulrike Ottinger s’impose comme une figure incontournable du cinéma allemand d’après-guerre. Même si son œuvre a été récompensée dans les plus grands festivals, auréolée des prix les plus prestigieux, encensée par la critique dans le monde entier, elle n’en reste pas moins trop méconnue car trop peu distribuée. Un manquement que CINEMATEK a tenu à réparer en vous proposant de découvrir ses films à la faveur d’une rétrospective intégrale de son œuvre.
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